Histoire maçonnique : Alger, le 15 décembre 1943

Histoire maçonnique : Alger, le 15 décembre 1943

La loi du 31 Août 1940 « portée » par Pétain sur les « associations secrètes » avait mis en place l’arsenal juridique anti-maçonnique en déclarant la nullité des associations visées. Ainsi seront concernées La Grande loge de France, Le Grand Orient de France, puis en Février 1941 la Grande Loge Nationale Indépendante, la Fédération française du Droit Humain et la Société Théosophique de France. Cette loi donne un cadre juridique à la confiscation des biens de ces associations et impose aux fonctionnaires de s’engager par une déclaration formelle de n’avoir pas appartenu ou d’avoir rompu toute attache avec lesdites associations... 

La loi du 11 août 1941 viendra compléter celle de 1940 en énumérant les fonctions et mandats interdits aux francs-maçons... Elle se réfère aux interdictions prévues par la loi du 2 juin 1941 portant statut des juifs.

18.000 noms de francs-maçons seront publiés au Journal Officiel de l’État Français ; de nombreux temples sont saccagés et les archives dérobées.

Un bilan approximatif du « service des sociétés secrètes » fait état de 170.000 fiches de « suspects » établies. De nombreux francs-maçons seront inquiétés, 989 déportés et 540 fusillés ou morts en déportation.

Le 15 décembre 1943, une ordonnance du Comité Français de Libération Nationale (CFLN) signée du Général de Gaulle **et des Commissaires François de Menthon, André Le Troquer, Louis Jacquinot et Massigli, porte annulation de la loi du 13 août 1940 et des dispositions relatives aux « sociétés secrètes. » Dans le texte de cette ordonnance, le qualificatif « Associations dites secrètes » remplace celui de « Sociétés secrètes » utilisé par le gouvernement de Pétain pour qualifier les Associations de francs-maçons.

Après la Libération, l’ordonnance du 31 mars 1945 rétablira la légalité républicaine et rendra exécutoire en métropole l’ordonnance d’Alger du 15 décembre 1943.

 

** Charles de Gaulle avait précisé « Nous n’avons jamais reconnu les lois d’exception de Vichy, en conséquence la franc-maçonnerie n’a jamais cessé d’exister en France. »