FAQ

Notre premier café maçonnique à Metz en Mars 2016 portait comme thème « Tout ce que vous voulez savoir sur la franc-maçonnerie ». Lors de cette rencontre conviviale avec le public beaucoup de questions ont été posées.

Nous les reprenons ici pour ce qu’elles ont de profond, de pratique, d’informatif et d’utile. Simple curiosité ou réelle envie de devenir franc-maçon, Georges vous informe. N’hésitez pas à utiliser le formulaire de contact pour envoyer une question. Non seulement Georges y répondra, mais votre question viendra s’ajouter à cette rubrique pour l’enrichir et la rendre encore plus vivante.

Note : Toutes les réponses notées d’un astérisque (*) sont issues de l’ouvrage de Michel Meley La Franc-maçonnerie – Ce qu’il faut en savoir Editions l’Harmattan Paris 2016



Pourquoi devenir franc-maçon ?

Il y a probablement autant de réponses que de francs-maçons. L’attrait du mystère, l’espoir de quelques révélations, l’ambition d’un pouvoir occulte, le souhait de constituer un carnet d’adresses sont d’authentiques mauvaises motivations ; elles ne pourront conduire qu’à des déceptions. De même, la Franc-maçonnerie n’est-elle ni un syndicat, ni un parti, ni un lobby d’intérêt, ni un groupe de copains ou un club mondain, ni une secte, ni une communauté mystique, encore moins une église ou une religion de substitution.

Vouloir se perfectionner, se libérer de ses préjugés et idées reçues, apprendre à penser librement avec les autres, dont on respecte les différences pour s’en enrichir correspond aux buts que se fixent les francs-maçons. Ce perfectionnement ne saurait être égoïste ; il doit permettre à chacun d’œuvrer, dans la limite de ses capacités, au progrès de l’humanité pour l’avènement d’un monde plus juste, plus équitable et plus fraternel. Devenir franc-maçon c’est vouloir remettre l’humain au centre du débat en tant que but et en tant qu’acteur.

Faut-il être parrainé ?

Pas forcément. Si un franc-maçon vous parraine, il saura vous guider et vous expliquera la procédure, qui demeure globalement identique lors d’une candidature spontanée. Si vous ne connaissez aucun franc-maçon, vous devez savoir que chaque obédience dispose d’un site internet qui vous présentera les modalités à respecter.  En ce qui concerne la Fédération Française Le Droit Humain rendez-vous  sur www.droithumain-france.org où vous trouverez toutes les informations.*

Comment postuler ?

Pour faire acte de candidature il faut être majeur (âgé d’au moins 18 ans) et adresser un courrier de candidature au siège de la Fédération Française :

Association Philosophique Française Le Droit Humain 9, Rue Pinel 75013 Paris

Dans ce courrier n’omettez pas de préciser vos nom, prénom, adresse postale, adresse électronique éventuelle, téléphone. Vous pouvez également remplir le formulaire directement sur le site de la Fédération Française www.droithumain-france.org L’administration de la Fédération Française fera parvenir votre candidature au Président d’une des loges (Loge = Atelier) proches de votre domicile.

Le Président de la loge concernée vous contactera et s’entretiendra avec vous pour vous connaître, entendre vos raisons et motivations, répondre à vos questions. Si vous souhaitez poursuivre votre démarche, vous remplirez un dossier de candidature qui sera transmis par le Président de la loge au siège de la Fédération Française.

Ensuite, vous rencontrerez successivement trois membres de la loge auprès de laquelle vous postulez. Ces Frères et/ou Sœurs, désignés par le Président de la Loge s’entretiendront successivement avec vous dans le seul but de mieux vous connaître. Chaque « enquêteur », ignore qui sont les deux autres ; il/elle relatera l’entrevue dans un rapport écrit qui sera lu devant l’atelier avant que vous soyez auditionné(e) « sous le bandeau ».

A l’issue de cette audition les Frères et Sœurs de l’atelier se prononceront sur votre admission par un vote secret.Si vous êtes admis(e) vous serez reçu(e) apprenti franc-maçon au cours de la cérémonie d’initiation. L’ensemble de cette procédure peut durer plusieurs mois en fonction du nombre de candidats, du programme de la loge, de la fréquence de ses réunions, etc. Il vous faudra donc être patient(e). *

Peut-on démissionner de la franc-maçonnerie ?

La Franc-maçonnerie est une « école » d’éveil et de liberté. Elle ne saurait contraindre quiconque. L’admission y répond à un strict protocole.

Il est, par contre, tout à fait simple d’en partir ; il suffit d’adresser une lettre de démission au Président de l’Atelier. Cette lettre est lue à tous les membres de la Loge qui en prennent acte : la démission est effective dès cet instant.

Pourquoi avez-vous fait le choix de la mixité ?

La mixité fait partie de la vie profane et à plus forte raison elle devrait être la règle en Franc-maçonnerie dont l’égalité est un des principes fondateurs.  Le travail en Loge place tous les membres à égalité, que ce soit sur les colonnes ou à la direction des travaux, et c’est bien là, une mise en œuvre de l’égalité des droits entre hommes et femmes. La personne humaine a une dimension universelle, sans distinction de genre. Si l’on veut que l’homme et la femme parviennent à bénéficier d’une façon égale de la justice sociale dans une société libre et fraternelle, la mixité semble indispensable.

La mixité, ce n’est donc qu’une question de genre ?

Se proclamer mixte va bien au-delà de la mixité de genre : dans nos loges nous recherchons la mixité sociale, ethnique, générationnelle, etc. source d’enrichissement moral et intellectuel.

Y a-t-il une maçonnerie exclusivement pour les femmes et une autre pour les hommes ?

Il y a un certain nombre* d’obédiences strictement masculines telles que :

GODF, Grand Orient de France - GLDF, Grande Loge de France – GLNF, Grande Loge Nationale Française – GL-AMF, Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française – GLTSO, Grande Loge Traditionnelle Symbolique Opéra – GLEFU, Grande Loge Européenne de la Fraternité Universelle GLTF, Grande Loge Traditionnelle de France – GPDG, Grand Prieuré Des Gaules. 

En parallèle, certaines obédiences sont strictement féminines telles que :

GLFF, Grande Loge Féminine de France - GLFMM, Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm

(Ne sont citées ici que les Obédiences revendiquant plus de 1.000 membres)

Faut-il être riche pour être franc-maçon ? Combien cela coûte-t-il?

Souhaiter la mixité sociale et générationnelle impose une maîtrise des coûts. Si nous prenons l’exemple du Droit Humain, il s’agit d’une association type loi 1901 (1908 en Alsace-Moselle) qui ne bénéficie d’aucune subvention. L’adhésion implique donc le versement d’une cotisation annuelle identique pour tous les membres (146€ en 2016). À cela s’ajoutent les frais inhérents au fonctionnement de la loge elle-même (location des locaux, chauffage, électricité, petit matériel, etc.) ; ils constituent la part variable d’une loge à l’autre, mais au total cotisation + frais « locaux » ne dépassent pas 400€ par an, soit moins de 40€ par mois…le prix d’un abonnement pour toute activité sportive :-)

Pourquoi êtes-vous si secrets ?

Très souvent avancé pour diaboliser la franc maçonnerie, le « secret maçonnique » est source de fantasmes et de peurs.

Alors, pourquoi la franc-maçonnerie demeure-t-elle entachée d’une auréole de mystère ? Est-ce en raison du secret d’appartenance qui, s’il laisse à chacun la liberté de révéler son engagement maçonnique lui interdit de dévoiler l’appartenance de tout autre sans son consentement ? Il semble pourtant très naturel de respecter ce qui appartient au domaine de l’intime, au même titre qu’un engagement politique, religieux ou autre. La transparence absolue marquerait elle le début de la totale-démocratie ou celui de la totale-tyrannie ? *

Est-ce en raison du secret des travaux, les réunions étant ouvertes aux seuls francs-maçons ? Bien sûr, il en va de même pour toutes les réunions privées ou les assemblées d’associations. Mais surtout, la loge est un lieu privilégié où chacun dispose d’une totale liberté d’expression permettant d’ouvrir des pistes de réflexions plus ou moins originales voire dérangeantes, sachant que les propos ne seront ni jugés, ni divulgués hors de l’enceinte du temple une fois les travaux terminés ; mieux, le contenu des travaux n’a pas à être communiqué à qui n’y a pas participé. Ne pas respecter cet impératif serait à coup sûr une sérieuse entrave à la liberté de tous. Ainsi, est-il impossible de bénéficier d’une « période d’essai »*

Cependant reconnaissons-le : oui il y a un secret, un secret indicible fruit de l’expérience, qui s’enracine dans les émotions, le ressenti. Il est l’expression d’un vécu intime, du travail sur soi, de l’introspection comme de la confrontation au monde, à l’autre et bien sûr aux mythes, symboles et légendes. Ainsi, par essence, ce « secret » qui réside dans le vécu, est-il incommunicable, d’autant que chaque parcours est original et singulier.*

Dois-je avertir mon conjoint que je souhaite devenir franc-maçon ?

Oui, c’est vraiment important, voire nécessaire si vous souhaitez avoir la liberté d’aller en tenue régulièrement. Cela implique aussi une relation de confiance avec son conjoint, car la franc-maçonnerie est un engagement.

Combien de fois vous voyez-vous par mois ?

Au minimum deux fois par mois, le plus souvent en soirée.

Faut-il être assidu ?

Oui, c’est indispensable. L’assiduité est un devoir pour le franc-maçon. La franc-maçonnerie est un travail sur soi mais avec les autres. L’assiduité, à ce titre, participe à la cohésion du groupe. 

Comment vous habillez-vous ? Est-ce un uniforme ?

Sobrement et correctement, en tenue de ville.

Portez-vous des signes distinctifs à l’extérieur ?

Non. Cependant, certain(e)s font le choix de porter, dans la vie courante, des signes symboliques et discrets (pin’s, boutons de manchette, épingles à cravate, etc.). Lors de nos travaux, nous portons un tablier et des gants.

Si je déménage, que je quitte la région, qu’est-ce que cela change pour moi ?

Le Droit Humain a des ateliers sur l’ensemble de la France métropolitaine et dans les territoires ultra-marins. S’agissant d’un ordre international, le Droit Humain est présent dans 60 pays sur les 5 continents.

Faut-il être croyant pour être franc-maçon ?

La Franc-maçonnerie, telle que pratiquée par la Fédération Française du Droit Humain est ouverte tant aux déistes, théistes qu’aux athées, agnostiques. Toutes les confessions et toutes les convictions sont donc admises dans notre « obédience » qui se veut laïque et adogmatique. Nous sommes particulièrement attachés au principe de laïcité qui s’appuie sur des valeurs communes avec celles d’une altérité idéale : respect de l’autre, liberté absolue de conscience, tolérance réciproque, solidarité.

Contrairement à ce qu’affirment de manière péremp­toire certains de nos détracteurs « il ne faut pas comprendre la laïcité comme le combat contre les religions ou la penser comme une nouvelle religion sans Dieu. C’est le respect des convictions de chacun, le non-prosélytisme, les croyances ou non croyances devant être gardées dans l’intimité, car elles font partie de notre jardin secret personnel. »*

Dans un monde qui se déchire en se référant à Dieu, nos préoccupations ne concernent pas l’au-delà, mais bien le sort de l’humanité ici et maintenant.*

Si je suis croyant(e), puis-je choisir le Droit Humain ?

Le Droit Humain de France, première obédience mixte au monde, est adogmatique et libéral. A la différence de la Franc-maçonnerie anglo-saxonne, il n’impose aucune croyance : sont donc admissibles les athées, agnostiques, croyants, etc.

Nous sommes ouverts à celles et ceux qui sont « libres et de bonnes mœurs » : Aujourd’hui le critère de liberté se réfère principalement à une disposition personnelle, celle d’un esprit animé par la volonté de se libérer de ce qui n’est pas nécessaire à sa réalisation spirituelle, d’un esprit qui ne doit être prisonnier d’aucune doctrine et n’essaie d’endoctriner personne. « Un être libre est celui qui se commande à lui-même » (Platon).

Quant aux « bonnes mœurs » ne nous y trompons pas : dans le cadre de la loi, elles abandonnent la sexualité au domaine de l’intime. Alors, nous souvenant des multiples acceptions du terme « probité » renvoyant à l’honnêteté, l’intégrité, l’incorruptibilité, la droiture, le fait de suivre les règles et d’accomplir son devoir, nous pourrions suggérer, pour une meilleure compréhension, d’attendre aujourd’hui du (de la) postulant(e) franc-maçon(ne) qu’il (elle) soit « libre et probe ».*